
Passion précaire - Sociologie des éducateurs sportifs
En explorant au plus fin les vécus subjectifs du métier d’éducateur sportif, l’ouvrage met en évidence les effets microsociologiques d’une difficulté collective à penser le sport comme un véritable travail.
Si le sport est unanimement reconnu pour sa portée éducative, sa pratique repose sur des professionnels dont les conditions de travail sont rarement interrogées. à la racine de cet impensé, se trouve la difficulté à envisager le sport comme véritable activité professionnelle. Faire de sa passion un travail est largement admis comme un rare privilège, mais qu’en est-il réellement ? Que devient cette passion au fil des étapes de la vie ? Qu’advient-il de la vocation lorsqu’elle implique de multiplier les contrats précaires auprès d’organisations sportives peu disposées à recruter de manière sécurisée ? En accédant aux vécus subjectifs et aux choix des professionnels, cet ouvrage met en évidence les effets d’une inversion des valeurs qui traverse le monde du sport : l’effort ne peut y être que plaisir et la revendication des droits devient une plainte fautive. François Le Yondre fait ainsi de l’éducateur sportif une figure paradigmatique de l’individu responsable de soi et de sa trajectoire professionnelle. Il révèle l’étonnant paradoxe entre un engouement général pour un sport éducatif et émancipateur et l’individualisme anxiogène auquel sont renvoyés ceux sur qui cet idéal repose.