
(environ
200
pages)
L’entreprise face à l’anthropocène
Editeur(s) CROQUANT
Collection(s) Hors collection
Ean :
9782365125017
Date de parution :
06/11/2025
Résumé : « Autour de quelles valeurs de référence faut-il maintenant cimenter l’harmonie sociale pour mobiliser nos propres énergies ? Si l’État ne croit plus en ses vertus morales, si l’école réfute sa fonction civique, si la famille fait ce qu’elle peut dans un environnement qui s’abandonne, il reste l’entreprise. » Ainsi s’exprimait le sociologue Jean-Pierre Le Goï¬ dans les années 1990. Depuis, la situation n’a guère évolué. L’entreprisation du monde se poursuit dans le sillage de la globalisation des échanges, de l’émergence de la Chine et de l’Inde comme acteurs politico-économiques majeurs ou du renouveau des Sud. Les entreprises sont devenues les principales forces organisatrices de nos sociétés, elles façonnent notre agir collectif et nos coordonnées spatio-temporelles. Et cette place nodale (il va sans dire que notre analyse concerne essentiellement les grandes entreprises) se traduit par l’omniprésence du discours managérial dans toutes les sphères de l’existence. « Le Management a pris possession de la planète. » (Pierre Legendre) Évaluation, audit, performance, optimisation des ressources, rationalisation, gestion du temps, nouvelle gouvernance, ont envahi l’ensemble du champ social et colonisé massivement notre imaginaire. Nul ne peut y échapper. Les principes du management sont devenus notre doxa universel avec d’un côté une littérature technique oeuvrant à l’amélioration des performances de l’entreprise et de l’autre une littérature normative possédant une forte tonalité morale. L’entreprise est une « manière de voir le monde », un mode d’appréhension et d’eï¬ectuation du réel. La puissance créatrice de l’entreprise transforme le monde qui l’accueille. Elle modèle les comportements, façonne notre environnement et nos modes de vie, ouvrage les paysages d’équipements et d’infrastructures, promeut des valeurs, dicte son tempo à la marche du monde. « Bref, elle est l’autorité suprême à laquelle nous avons confié nos vies. » (Thibault Le Texier) ou comme le suggère Pierre Musso, « elle s’impose comme clef de voûte de l’architecture fiduciaire occidentale. C’est d’elle que procèdent les imaginaires, les visions du monde, les idéologies et un nouveau bloc de normativité rationnelle, le management. » Ce faisant l’entreprise a une responsabilité première dans l’avènement de l’Anthropocène.
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