
Un seul trône. Souveraineté et divisions coloniales au Maroc (1860-1956)
Souveraineté et divisions coloniales au nord du Maroc (1860-1956)
En 1912, les puissances européennes partagent l'ancien Empire chérifien en différentes zones d'influence. Le Maroc se trouve dans une situation paradoxale : alors que le sultan reste théoriquement son seul souverain, ses états sont dispersés entre deux protectorats, français et espagnol, et un mandat international à Tanger. Chacune de ces zones est alors gouvernée par des institutions nouvelles et autonomes. Cette division exceptionnelle, sans provoquer le démembrement du Maroc, donne une importance inédite aux questions territoriales pour la monarchie, de la lutte pour l'indépendance jusqu'à nos jours.
En s'appuyant sur des sources de langue française, espagnole et arabe, dispersées dans plusieurs capitales, cette enquête redonne une unité à l'histoire politique du Maroc colonial, jusqu'alors écrite séparément selon les zones. Dans ce contexte de domination coloniale, elle propose une définition théorique et pratique de la souveraineté marocaine à travers les relations spirituelles, économiques et juridiques qui unissent le monarque, ses serviteurs et ses sujets. Un récit combinant négociations de grands congrès et pratiques politiques au jour le jour, présentes dès le XIXe siècle, permet de retracer les chemins contrariés de la fidélité des territoires du Nord à un seul trône.